30/06/2008

Saigon

Saigon, rebaptisee Ho Chi Minh City, est la capitale du sud du vietnam avec plus de 8 millions d'habitants. Saigon est la grande ville du sud avec ses expatries, son quartier touristique et ses rabatteurs oppressants, son quartier riche avec une cathedrale style "Notre Dame" en brique, et ses pagodes perdues au milieu de cette athmosphere propre aux villes asiatiques de grande ampleur. On nous avait parle de la circulation chaotique des villes du Vietnam mais la realite a depasse toutes nos attentes. Au Vietnam, les gens sont fous voire psychopathes ascendant dominateurs, et ca se ressent tres bien lorqu'on doit traverser un flot continu de moto. Les premiers vietnamiens que l'on croise sont plutot antipathiques, voire agressifs a certains moments.
Circulation a Saigon
Nous sommes arrives a Saigon avec une seule idee en tete : voir la finale du top 14 le soir meme. Cela n'a pas ete de tout repos et apres avoir parcouru toute la ville a pied avec les sacs, change d'hotel (et oui pas facile d'arriver a ses fins quand meme les employes de reception sont de mauvaise foi et vous mentent ouvertement), nous avons reussi a trouver une chambre adequate. Apres avoir reussi a trouver deux magnifiques Guiness importees, nous pensions meme tenir le bon bout. Et oui, grace aux sud-africains, qui on ne sait trop pourquoi couvrent l'asie du sud est avec leurs chaines satellites pleines de rugby, nous avions toutes les chances de notre cote. Le reveil etait mis et regle sur 2h du matin (merci le decalage horaire), les bieres dans le frigo, le match pouvait commencer. Quinze minutes avant le match, on se leve, on allume la tele, tout va bien quand soudainement une coupure de courant fait tout sauter et nous plonge dans le noir, si pres de la terre promise... Apres avoir de justesse failli mettre le feu a la ville en represailles, le courant est finalement revenu nous offrant les graces de l'attaque toulousaine renvoyant les clermontois chez eux, et oui cette annee, personne ne pouvait nous priver du titre !!! Le lendemain nous sommes alles visiter la ville. Nous sommes alles voir la pagode de l'empereur de Jade et celle de Giac Lam. La pagode de l'empereur de Jade renferme de magnifiques sculptures que l'on peut apprecier sur les portes ou encore sur les superbes panneaux illustrant les 10 enfers.
Pagode de l'empereur de Jade
Une ambiance saisissante
Panneaux finement sculptes
Pagode de Giac Lam
Nous sommes alles voir le Palais de la Reunification, "superbe" batiment d'art nouveau qui montre tres bien que les communistes n'etaient deja pas si loin a l'epoque des deux Vietnam. Apres avoir ete rase deux fois par sa propre aviation (il faut dire qu' on pouvait aisement le confondre avec un batiment stalinien), et avoir ete enfonce par les chars communistes, le batiment est aujourd'hui ce que l'on pourrait appeler un trophee de guerre remporte par le nord sur les americains. D'ailleurs la fierte d'avoir libere le vietnam de "l'oppression" et des "atrocites" des americains se ressent tout au long de la visite.
Gorgeous ...
La salle de reception des hotes etrangers
Merci Ho Chi Minh !!!
Nous ne sommes finalement restes qu'un jour complet a Saigon, et avons rapidement pris un train en direction de la station balneaire de Nha Trang, histoire de se reposer un peu a la plage !

28/06/2008

Delta du Mekong

Apres nos quelques jours a Battambang, nous avons fini notre tour du Tonle Sap et sommes repasses brievement par Phnom Penh. De la, nous avons pris la direction du Vietnam a bord d'un slowboat pour descendre le Mekong jusqu'a Chau Doc, petite ville vietnamienne en plein coeur du delta du "fleuve des 9 dragons" comme les Viets l'appellent. Des notre arrivee a la frontiere, nous comprenons que si notre voyage a ete si simple et agreable depuis qu'on est en Asie du Sud Est, il n'en sera pas de meme au Vietnam. Le premier contact avec les Viets est conforme a ce qu'on nous en avait dit : les Viets nous paraissent de suite froids, pas vraiment sympathiques, obsedes par l'ordre et completement psychorigides souvent a la limite du ridicule. C'est le seul pays de tout notre periple ou nos bagages sont passes aux rayons X a la frontiere, hallucinant... Les Viets ont aussi la particularite de ne pas delivrer de visa a la frontiere, si bien qu'il faut effectuer une demande a l'avance, dans notre cas au Cambodge, et qui prend plusieurs jours du fait de l'efficacite legendaire de la bureaucratie communiste. Bien qu'ayant demande et paye pour un visa d'un mois, nous nous retrouvons inexplicablement avec un visa de 15 jours, dont on ignorait jusqu'a l'existence, et qui n'est pas extensible. Notre visa se termine donc le 5 juillet, alors que notre avion pour la Chine decolle d'Hanoi le 15 juillet, il y a comme un petit souci... Il parait qu'en cas de depassement trop long de notre visa, en plus de l'amende evidemment recoltee pour le bien du Parti, on risque d'etre bannis a vie du pays... C'est finalement plus amusant qu'autre chose, y a apres tout assez peu de chances qu'on revienne !
Arrivee au Vietnam en descendant le Mekong
Bref, apres ce passage de frontiere orchestre au moindre detail pres par la vietnamienne responsable de notre bateau (limite si on nous a pas tenus par la main pour aller aux toilettes...), nous sommes finalement arrives a Chau Doc en milieu d'apres midi. La premiere impression negative recue a la frontiere s'est vue confirmee par des tentatives d'arnaques en tout genre, du jamais vu depuis l'Inde ! Nous ne nous sommes donc pas attardes et avons tout de suite pris un minivan bonde en direction de Can Tho, celebre pour ses marches flottants. En chemin nous avons croise une impressionnante colonnes de soldats, pres de 500, marchant en sens inverse sur le bas cote, dont certains armes de lances-roquettes. Ce ne sera pas la derniere fois que l'on aura l'impression que le pays n'est jamais vraiment sorti de la guerre avec les Americains et qu'une partie de l'inconscient collectif se croit toujours menace et attaque par les occidentaux, a la limite de la paranoia. Nous nous sommes egalement rendus compte que les conducteurs de notre minivan profitaient de leurs navettes incessantes pour se preter a un impressionnant traffic de cigarettes venant d'on ne sait ou. Lors de notre bref trajet jusqu'a Can Tho, plus de 1500 euros de cigarettes sont passes dans le minivan, caches dans les moindres recoins, y compris sous les vetements des passeurs, qui paraissaient de fait gonfles comme des bonhommes Michelin, scene pour le moins curieuse... Le delta du Mekong est un veritable dedale de canaux et de rivieres, la plupart issus du gigantesque fleuve qui termine sa course dans la mer de Chine du Sud. C'est aussi la region la plus densement peuplee du pays, on cultive donc ici la moindre parcelle de terre, particulierement fertile du fait des apports sedimentaires du fleuve. Cette region suffit ainsi a elle seule a produire suffisamment de riz pour nourrir le Vietnam tout entier, ainsi qu'un leger surplus destine a l'exportation. Les bateaux etaient jusqu'a peu de temps le principal et quasiment le seul moyen de transport dans cette partie du Vietnam, meme si la construction de routes et l'utilisation de plus en plus repandue de la moto y mettent progressivement un terme. Les marches se trouvaient donc tout naturellement sur l'eau, et il existe encore aujourd'hui quelques marches flottants fourmillant d'activite, localises pour la plupart dans les environs de Can Tho. Nous avons donc loue les services d'un batelier pour nous emmener voir ces marches authentiques a l'aube, au moment ou l'activite est a son maximum. Nous avons commence par le plus grand du delta, le marche de Cai Rang. De gros bateaux mouillent au centre d'un canal, et les vietnamiens viennent faire leurs courses dans leurs petites pirogues. Certains bateaux exhibent la marchandise qu'ils vendent au sommet de longs piquets en bois, pour que les acheteurs puissent trouver plus facilement ce qu'ils cherchent. Ces marches ne manquent pas de couleurs et donnent l'occasion de faire de superbes photos !
Depart de Can Tho a l'aube Le marche flottant de Cai Rang
Apres une petite pause pour visiter une fabrique de galettes de riz, enormement utilisees au Vietnam, notamment pour enrober les celebres nems, nous avons pris la direction d'un autre marche flottant, celui de Phong Dien, moins grand et plus tranquille. Nous y sommes restes un bon moment a observer l'activite sur la riviere, en degustant un ananas fraichement decoupe par notre batelier.
Fabrique de galettes de riz Marche flottant de Phong Dien
Nous sommes ensuite tranquillement rentres a Can Tho, le long de petits canaux bordes de cocotiers et de jardins fruitiers. De la, nous avons tout de suite enchaine avec un minivan pour Vinh Long, une autre ville du delta a mi chemin en direction de Saigon. Arrives a Vinh Long, nous avons passe pres de 2 heures a negocier un bateau pour nous rendre dans une petite auberge situee sur une ile au milieu du fleuve, ou nous comptions passer la nuit. Il faut decidement du temps ici pour dejouer les tentatives d'arnaques et repousser les voleurs et autres rabatteurs... Un gentil couple de vietnamiens assez ages a finalement accepte de nous emmener pour une somme raisonnable, et nous avons pu passer la nuit dans ce qu'on appelle un homestay, petite pension dont les proprietaires n'ont pas pour activite principale le tourisme, en l'occurence il s'agissait la d'une propriete de jardins fruitiers. Nous avons eu droit a un delicieux repas de cuisine typique du delta, a base de poisson, de fruits et legumes. Le lendemain matin, nous avons de nouveau loue les services d'un batelier pour nous amener au marche flottant de Cai Be, superbement domine par la cathedrale du village.
Marche flottant de Cai Be Cathedrale de Cai Be
Nous avons ensuite pris le chemin du retour vers Vinh Long, a nouveau a travers de superbes canaux bordes de cocotiers. Nous avons fait un bref arret dans un autre homestay, histoire de deguster quelques fruits et gouter le vin de serpent, sorte de liqueur obtenue en faisant macerer un grand serpent dans de la gnole... plutot fort et assez etrange ! De Vinh Long, un dernier trajet de minibus nous a amenes a Ho Chi Minh City, que tout le monde appelle encore Saigon.
Retour a Vinh Long le long de superbes canaux

24/06/2008

Battambang

Battambang est une ancienne ville coloniale situee au bord du fleuve Stung Sangker. Nous avons passe notre journee a Battambang a explorer la campagne environnante en moto. Nous sommes alles a Wat Banan, un temple Khmer en haut d'une colline. La vue de la haut etait magnifique, une immense plaine recouverte de champs de riz s'etendait a perte de vue sous nos pieds. Le temple Khmer valait le detour avec une configuration (bien que largement plus modeste) rappelant celle d'Angkor Wat.
Statue de Dom Boeng Kraw Ngum, a l'est de la ville
Le Stung Sangker
Wat Banan
L'apres midi nous sommes alles voir le temple Wat Ek Phnom. La route menant au temple etait magnifique, bordee de palmiers, petits villages et rizieres. Le temple en lui meme etait plaisant avec quelques bas-reliefs interessants.
Rizieres pres de Battambang
Wat Ek Phnom
Battambang est une ville agreable ou il fait bon se reposer. Malgre tout de nombreux indigents parcourent ses rues le soir demandant de maniere oppressante de l'argent ou encore de quoi manger. Losque vous mangez en terrasse il n'est pas rare d'avoir quelqu'un juste a cote de vous, vous suppliant de lui donner quelque chose. La mendicite est pesante ici, les enfants vous suivent dans la rue le soir, d'abord a quelques metres puis de plus en plus pret, n'hesitant pas a vous toucher et a vous devisager de la tete au pied de maniere envieuse. Au restaurant, des enfants se sont ainsi rapproches de plus en plus de notre table pour finalement enlever notre assiette de nos propres mains, et finir les quelques restes que nous avions laisses. C'est la premiere fois que la mendicite est aussi oppressante et intrusive. Ces gens morts de faim viennent a vous et petit a petit se jetent sur vous pour soutirer de quoi manger ou un peu d'argent. Cela met vraiment tres mal a l'aise, mais c'est une autre facette du Cambodge, ce pays si pauvre, loin du faste des hotels luxueux de Siem Reap...

23/06/2008

Banteay Chhmar

Nous comptions a la base rester un petit peu plus longtemps a Siem Reap, mais nous etions finalement impatients de quitter cette ville si desagreable qui decroche haut la main le bolivien d'or d'Asie du Sud Est... Nous sommes donc partis en direction de Sisophon, ou nous comptions passer une nuit pour aller explorer le temple lointain et perdu dans la jungle de Banteay Chhmar. La route entre Siem Reap et Sisophon est tres curieusement l'une des plus mauvaises du pays, alors que c'est pourtant l'axe principal qui relie le Cambodge a la Thailande. Cela viendrait du fait qu'une certaine compagnie aerienne graisse la patte d'un eminent membre du gouvernement cambodgien afin que cette route delabree ne soit surtout pas refaite, alors que le bon sens voudrait que cela soit une priorite absolue... Le communisme a l'asiatique, ca fait decidement rever... En arrivant a Sisophon, nous nous sommes rendus compte que c'etait malheureusement une minuscule ville glauque et poussiereuse, ou personne ne parle anglais, et ou seuls quelques hotels miteux et chers pouvaient nous accueillir pour la nuit. On a donc decide de continuer notre route jusqu'a Battambang, meme si cela voulait dire 70 km de plus a faire le lendemain pour nous rendre a Banteay Chhmar. Nous avons fait le trajet de Sisophon a Battambang a la locale, dans la benne d'un pick up ou 500kg de riz, de grandes planches en bois, et une bonne douzaine de personnes avaient deja pris place avant nous. Ici, le concept "plus de place" n'existe pas, genial pour l'environnement, moins genial en terme de securite ! Le voyage s'est neanmoins passe sans encombre et nous sommes arrives a Battambang en milieu d'apres midi.
Pour rejoindre Banteay Chhmar le lendemain, nous avons choisi de continuer notre preparation pour le prochain enduro du Touquet en louant une moto chacun. Nous avions plus de 250km a faire (aller retour), dont 130 de piste au dela de Sisophon. Nous sommes donc partis tres tot, et en dehors des bus qui se croient seuls au monde et se permettent de doubler meme lorsque cela oblige tous les vehicules en face a se refugier dans le bas cote (au Cambodge, la seule regle qui existe sur la route est la loi du plus gros vehicule...), nous avons vite rejoint Sisophon. Ensuite, ce fut malheureusement beaucoup plus galere : une piste dans un etat lamentable, jonchee de trous et de bosses, ou souvent seul le bas cote etait a peu pret praticable pour nos petites motos. Comble de malchance, j'avais herite d'une moto sans aucun amortisseur, le trajet a donc ete delicat et plutot desagreable. Nous sommes tant bien que mal arrives a Banteay Chhmar vers midi, et nous avons ete recompenses de nos efforts. Les ruines sont superbes, completement envahies par la vegetation, et surtout il n'y a pas un touriste a des kilometres a la ronde ! On se prend un peu pour Indiana Jones, a la decouverte de ce temple perdu, ou de magnifiques linteaux sculptes reposent sous les branchages pendant que les visages d'Avalokiteshvara montent majestueusement la garde sur les vestiges de l'empire Khmer.
Le temple perdu de Banteay Chhmar
Prasat en ruines Les visages d'Avalokiteshvara montent la garde
Jolis linteaux perdus au milieu des decombres
Il etait ensuite temps de reprendre le long chemin du retour vers Battambang. En chemin nous avons fait un petit arret aux ruines de Banteay Top, situees non loin de la route, ou quelques prasat en ruines se dressent au milieu de superbes rizieres. C'est aussi ca le Cambodge, un pays qui se remet tout doucement des horreurs de la guerre civile, peuple par une ecrasante majorite de gens tres pauvres qui travaillent dur pour cultiver a peine de quoi vivre, loin du flot de dollars apporte par le tourisme, et c'est malheureusement quelque chose qu'Angkor a tendance a faire oublier aux touristes en passage express...
Prasat en ruines de Banteay Top au milieu des rizieres
Au terme de cette tres longue journee (pres de 7h de route !), nous avons depasse le seuil des 1000 km parcourus a moto en Asie du Sud Est, pas si mal !