28/02/2008

Jaisalmer, the golden city

Jaisalmer etait autrefois une ville d'une importance capitale, placee en plein coeur du desert du Thar, sur la principale route des caravanes qui reliaient l'Asie centrale et le sous-continent indien. Un fabuleux fort tout de gres dore a ainsi ete construit la en 1156 par les Bhatis, une des familles de maharajas Rajput, et il surplombe majestueusement la ville depuis les hauteurs de la petite colline sur laquelle il est construit. C'est un des nombreux sites indiens inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Les imposants remparts du fort abritent de nombreuses habitations et pres de 5000 personnes vivent encore ici, ce qui en fait l'un des derniers forts au monde toujours habite. Toutes les petites ruelles et tous les murs de la citadelle sont magnifiquement graves et decores, un travail de la pierre doree d'une finesse et d'une precision incroyables. Malheureusement, Jaisalmer est devenu tres touristique, et l'impact de tant de personnes vivant au sein du fort se fait ressentir : la citadelle n'est pas dotee d'un systeme d'egout fonctionnel et n'a pas ete construite pour gerer l'evacuation de tant d'eau ; a l'epoque des Rajput, chaque famille devait faire chaque jour plusieurs kilometres pour aller chercher un unique seau d'eau pour sa consommation journaliere. Ainsi, aujourd'hui, l'eau rejetee par les habitants et les hotels construits au sein du fort s'infiltre dans le sol, rendant les fondations de gres plus meubles, si bien que le fort s'affaisse peu a peu et est menace de s'effondrer dans les annees a venir si rien n'est fait pour enrayer ce probleme, dont les touristes ne sont malheureusement la plupart du temps meme pas conscients.
The Golden fort of Jaisalmer
Non loin de la grande entree du fort se trouve l'ancien palais du Maharaja, ou, comme dans la plupart des villes du Rajasthan, eurent lieu plusieurs jauhar il y a de cela quelques siecles.
Le palais du Maharaja
Un peu plus loin se trouve un complexe exceptionnel de 7 temples Jains, tous relies entre eux, avec des sculptures et des gravures ornant les murs et les plafonds d'une finesse a couper le souffle. Le Jainisme est une religion assez proche du Boudhisme, tres presente dans cette partie de l'Inde. Elle se developpa vers le 5eme siecle avant J.C., en reaction a la durete du systeme de caste et des pratiques religieuses instaures par l'Hindouisme. Les Jains proscrivent toute forme de violence, y compris envers les animaux, et ils croient en l'importance de toute vie, a tel point qu'ils portent en permanence un voile devant leur bouche pour ne pas avaler de mouche, et balaient le sol devant leurs pieds pour n'ecraser aucun insecte lorsqu'ils marchent. Des Hippies avant l'heure en somme ! Leurs temples ont toujours une architecture tres recherchee, avec de grandes tours finement sculptees qui montent vers le ciel, et des interieurs magnifiques.
Exterieur du complexe de temples Jains de Jaisalmer...
... et details des interieurs
Enfin, en dehors du fort mais toujours dans la vieille ville, nous avons pu visiter de magnifiques havelis, anciennes residences bourgeoises somptueusement decorees, evidemment avec vue imprenable sur le fort !
Patwa-ki-haveli Nathmal-ki-haveli Salim Singh-ki-haveli

27/02/2008

Desert du Thar

Nous avons profite de notre sejour a Bikaner, situee au coeur du desert du Thar, pour partir deux jours a dos de chameau et avoir un apercu de ce fameux desert, qui sur plusieurs centaines de kilometres du sud au nord separe l'Inde du Pakistan, une des frontieres les plus tendues au monde. Fidele a nos attentes, le chameau s'est revele etre a la fois tres incomfortable et excessivement stupide. Contrairement au cheval, qui peut etre tres bien dresse, le chameau ne fonctionne qu'a la peur si bien que la seule facon de lui faire faire quoi que ce soit est de le battre jusqu'a ce qu'il s'execute, ou que mort s'ensuive... En tout cas les chameaux d'ici sont comme ca. Ca ne nous a nullement empeche d'apprecier les paysages desertiques que nous avons traverses. Le desert du Thar n'est pas compose d'immenses dunes comme on peut en trouver ailleurs, plutot d'immenses etendues de plaine aride, parsemees de quelques arbustes et buissons rabougris. C'est aussi l'un des deserts les plus peuples au monde, de nombreux petits villages y sont construits, et les habitants essaient de cultiver tant bien que mal de quoi survivre, tout en conservant toutes leurs traditions, aussi bien culinaires que musicales.
Rosy, l'un de nos chameaux, un peu effemine sur les bords...
Le desert du Thar
Apres une premiere journee de chameau plutot tranquille, plus occupee par la sieste a l'ombre (rare) des arbres qu'autre chose, nous avons atteint notre campement juste a temps pour voir le coucher de soleil sur les dunes qui nous entouraient. La soiree fut, comme prevue, formidable, occupee a ecouter autour du feu de camp le petit Asan et ses grands freres jouer de la musique Rajasthani, aux airs de musique tsigane, et a admirer le ciel etoile, naturellement bien different de celui que l'on avait pu observer depuis le desert d'Atacama.
Petite hutte sur le site de notre campement
Coucher de soleil sur le desert du Thar Concert de musique Rajasthani
Notre deuxieme journee de chameau fut tres semblable a la premiere, probablement plus eprouvante et douloureuse tout de meme ! L'occasion de voir de nombreuses antilopes s'enfuir devant nous en faisant de majestueux bonds, et de nombreux aigles ou autres vautours tournoyer au dessus de nos tetes. On en concluera que deux jours de chameau sont largement suffisants, et dire que certains font toute la traversee de 14 jours entre Bikaner et Jaisalmer de cette maniere... Pour nous le train de nuit sera beaucoup plus reposant, meme si les Indiens n'ont pas pour particularite d'etre silencieux, a croire qu'ils ronflent absolument tous...

24/02/2008

Bikaner

Apres un trajet de bus de nuit epouvantable, bien pire que tout ce que nous avions vecu en Amerique du Sud (et pourtant on en a pris des bus...), et auquel rien ne nous avait prepares en Inde, nous avons tant bien que mal ateint notre destination, Bikaner. Apres avoir tente d'expliquer a notre chauffeur de bus, probablement sous acides, a quel point il avait un grave probleme mental, nous avons rejoint notre hotel pour nous reposer un peu apres cette nuit eprouvante, encore un peu plus gachee par la defaite de notre XV contre ces fucking English ! Bref, notre visite de Bikaner n'avait pas commence de la meilleure des manieres !
Apres quelques heures de sommeil, cela allait naturellement beaucoup mieux et nous avons donc pu nous rendre dans la vieille ville de Bikaner, entouree de remparts. Trois tres jolis temples Jains ont ete construits la, dont un qui date d'avant meme la construction de la ville. Non loin de la vieille ville se trouve le gigantesque fort de Junagarh, fait construire par un grand maharaja Rajput.
Temples Jains au coucher du soleil Fort de Junagarh
Nous nous sommes egalement rendus dans la petite ville de Deshnok, situee a une trentaine de kilometres de Bikaner, ou se trouve un temple renomme a travers l'Inde toute entiere. Le Karni Mata Temple abrite en effet des milliers de rats, supposes etre la reincarnation d'anciens conteurs hindous, et donc consideres comme sacres par les gens de la region. Il est egalement de croyance commune qu'avoir la chance d'apercevoir un rat blanc est signe avant coureur de bonne fortune, la chance devrait donc nous sourire encore pendant les prochains mois !
Le Temple de Karni Mata et ses fameux rongeurs
Et un rat blanc, synonyme de bonne fortune !
Demain, nous partons pour deux jours a dos de chameau (plutot de dromadaire en fait) a travers les immenses etendues du desert du Thar. La nuit que l'on va passer perdus en plein milieu du desert, sous les etoiles autour d'un feu de camp, a ecouter notre chamelier jouer de la musique traditionnelle du Rajasthan promet d'etre inoubliable !

23/02/2008

Ajmer - Pushkar

Ajmer et Pushkar sont deux villes tres proches geographiquement l'une de l'autre, puisqu'elles sont separees par moins d'une dizaine de kilometres. Ce sont pourtant deux villes on ne peut plus differentes. En effet, de maniere tres surprenante, ce sont deux lieux saints de pelerinage, l'une pour l'islam, l'autre pour l'hindouisme.
Ajmer est une grande ville indienne, et elle abrite la tombe d'un grand prophete sufi, Muin-ud-din Chisti, qui s'etait rendu a Ajmer pour passer les dernieres annees de sa vie en son temps. Ainsi, des milliers de musulmans viennent chaque annee se recueillir pres de cette tombe, particulierement a la date anniversaire de la mort de Chisti. Akbar lui-meme, le grand empereur Moghol, venait chaque annee effectuer ce pelerinage. Nous nous sommes donc rendus nous memes a ce sanctuaire, d'ou une ambiance tres impressionnante se degage. Devant tant de fideles rassembles pour prier et se recueillir, difficile de ne pas se sentir etrangers et quelque peu rejetes. On ne s'attardera donc pas tres longtemps au sein de ce lieu sacre de l'islam, mais cette courte visite n'en restera pas moins marquante. Ajmer abrite aussi les ruines d'une ancienne mosquee, la mosquee de Deux-Jours-et-Demi, appelee ainsi puisque c'est selon la legende le temps qu'il fallut pour la construire.
Le sanctuaire de Dargah, lieu saint de l'Islam Ruines de la mosquee de Deux-Jours-et-Demi (et indiennes en sari !)
Pushkar, quant a elle, est une toute petite ville, a peine un village a l'echelle indienne, construit autour d'un petit lac, qui est considere comme sacre par les hindous. De meme qu'a Ajmer, des milliers de pelerins se rendent chaque annee ici pour se purifier dans les eaux du lac. Plus d'une centaine de temples ont ete construits ici, autour des Ghats, les grandes marches qui descendent jusqu'au lac. Il y a meme quelques temples dedies a Brahma, ce qui est excessivement rare dans l'hindouisme. Une ambiance tres forte se degage de Pushkar, on touche ici du doigt le coeur de l'hindouisme. Etant donne la petitesse de la ville, il y a egalement tres peu de traffic ou de nuisances sonores, un calme tres apprecie apres le stress et l'agitation assourdissante des grandes villes indiennes. Pas etonnant que des vagues de hippies deferlent ici, probablement en provenance directe de Goa... On voit vraiment de tout (et surtout de n'importe quoi !) dans les rues. Nous avons donc apprecie le calme envoutant de Pushkar, d'autant plus que nous etions loges dans un super hotel, tenu par un grand fan de Pink Floyd, ou chaque chambre etait nomme d'apres un morceau, et ou les albums tournaient en boucle ! Nous avons pu visiter de nombreux temples, et nous nous sommes egalement rendus sur presque tous les Ghats qui font le tour du lac, d'ou nous avons pu voir les fideles hindous se purifier dans ces eaux au coucher du soleil, un avant gout de Varanasi en somme...
Temple hindou dedie a Vishnu Temple hindou dedie a Brahma
Temple Sikh, le Gurdwara Temples divers et varies
Ghats de Pushkar au coucher du soleil
Nous devons malheureusement quitter le calme de Pushkar, il y a tant d'endroits fantastiques a voir ici, et nous reprenons donc ce soir la route en direction de Bikaner, aux portes du grand desert du Thar.

21/02/2008

Jaipur, the pink city

Nous voila donc arrives a Jaipur, dans l'Etat du Rajasthan, probablement l'Etat le plus visite d'Inde. Le Rajasthan fut pendant de tres nombreux siecles la contree des Rajput, de fiers et chevaleresques guerriers. Les Seigneurs Rajptut, appeles Maharaja, n'ont jamais reussi a s'entendre entre eux et passaient le plus clair de leur temps a guerroyer, si bien qu'ils etaient une cible facile pour de grands empires comme l'empire Moghol, ou plus tard l'empire Anglais. Cependant, leurs fantastiques aptitudes de combattants en faisaient des allies tres recherches, si bien qu'ils ont reussi a travers les siecles a demeurer plus ou moins independants sans jamais tomber sous la coupe de leurs ennemis. Un des Maharaja de Jaipur, Jai Man Singh, etait d'ailleurs le commandant en chef de l'armee d'Akbar, le grand empereur Moghol. Les Rajput avaient un tel sens de l'honneur que, lorsque la defaite leur parraissait ineluctable, ils n'hesitaient pas a s'immoler par le feu, en compagnie de toute leurs femmes et serviteurs, plutot que de s'avouer vaincus. Cette pratique etait appelee Jauhar, et il est arrive que plus de 20 000 personnes y prennent part lorsque le Maharaja en avait decide ainsi. Aujourd'hui, les choses ont bien change, et les descendants de ces fiers guerriers, toujours appeles maharajas, sont de richissimes proprietaires, qui ont trouve d'autres occupations que leurs ancetres, comme le polo par exemple.
Jaipur est la capitale du Rajasthan, et elle est souvent surnommee la ville rose. En effet, depuis quelques siecles, les habitants de la vielle ville ont pris l'habitude de peindre leurs murs en rose pastel, ce qui donne une ambiance particuliere, surtout au coucher du soleil lorsque la ville baigne dans une lumiere doree. On peut notamment visiter le palais, qu'occupe encore le maharaja actuel.
Ajmer Gate, porte de la vielle ville
Le palais du Maharaja
Le Hawa Mahal, batiment destine aux femmes de la cour
Nous nous sommes egalement rendus au fort d'Amber, situe a quelques kilometres de la ville, au sommet d'une colline. Le Seigneur Rajput qui le fit construire, Jai Man Singh, etait un veritable geant, puisqu'il mesurait 1,20 m de large et pesait plus de 250 kg. Il avait la bagatelle de 108 femmes, ca laisse reveur !! Le fort est en cours de renovation et n'est pas actuellement en tres bon etat, mais on se rend tout de meme tres bien compte a quel point il etait immense et labyrinthique. On a egalement pu assister a un spectacle aux limites du pathetique : de pauvres elephants maltraites qui trainaient leur desespoir comme un boulet se voyaient attribues la gratifiante tache de monter sur leur dos de riches touristes, qui, evidemment, etaient bien trop faineants pour faire la marche de 10 mn requise pour atteindre l'entree du fort...
L'entree du fort d'Amber Le Jai Mandir, Hall of Victory Vue du sommet des remparts
Nous sommes ensuite rentres a Jaipur et avons pris un train pour Ajmer, ou nous nous trouvons actuellement. Demain nous devrions rejoindre Pushkar, a quelques kilometres seulement, ville reputee pour son charme envoutant !

20/02/2008

Fatehpur Sikri

Depuis Agra nous nous sommes aussi rendus a Fatehpur Sikri, une ancienne citadelle Moghol situee a une cinquantaine de kilometres, construite sous le regne d'Akbar. Il y a en fait deplace sa capitale depuis Agra pendant un temps, mais, devant de nombreuses penuries d'eau, cela n'a pas pu durer. Sur le site on peut admirer une immense mosquee, ainsi que de nombreux batiments de gres rouge finement sculptes et graves qui constituaient l'ancien palais.
L'impressionnante porte qui donne sur la mosquee Jama Masjid, la mosquee Les superbes batiments de gres rouge du palais
Apres Fatehpur Sikri, nous quittons Agra pour prendre la direction de Jaipur et du Rajasthan, connu pour ses forts et ses marahajahs, descendants des fiers Rajput !