24/01/2008

Buenos Aires

Après un mois passé en Patagonie à explorer cette région encore très sauvage et au climat si rude, nous voilà arrivés à Buenos Aires, la célèbre capitale argentine, pour y passer nos derniers jours en Amérique du Sud. A cette époque de l'année, il y fait excessivement chaud, la température atteignant parfois les 40 degrés, et le soleil est de plomb. Comme cette période est également celle des grandes vacances en Argentine, beaucoup de porteños, les habitants de Buenos Aires, et en particulier les étudiants, fuient la canicule et partent vers le Sud chercher la fraîcheur patagonienne. Ainsi, ce n'est assurément pas le meilleur moment pour visiter la ville, puisqu'il y a beaucoup moins d'animation et que les rues se vident rapidement à la nuit tombée, contrairement à ce qu'il se passe (paraît-il) le reste de l'année. Nous avons donc été pas mal déçus sur ce point précis, étant donné tout ce qu'on nous avait dit sur la vie nocturne incroyable du lieu. Nous avons cependant bravé la chaleur pour visiter les principaux centres d'intérêt de la ville, comme la Casa Rosada, aujourd'hui demeure du Président argentin, le charmant quartier historique de La Boca, dominé par le stade où évolue la célèbre équipe de Boca Junior, ou encore le cimetière de La Recoleta, immense et rempli de mausolées plus tape-a-l'oeil les uns que les autres. La ville est, un peu comme Santiago, très similaire à ses homologues européennes, avec ses grandes avenues, ses petites rues piétonnes pavées, ses bars, ses quartiers d'affaire hérissés de gratte-ciels... Yohann a pour sa part eu l'occasion de visiter les hôpitaux de la ville, suite à la rencontre malchanceuse entre son oeil et une poussière de métal, alors que l'on marchait tranquillement dans la rue. Rien de grave, mais un joli pansement qu'il a du garder quelques jours, une photo devrait bientôt suivre !
La Casa Rosada
Le quartier de la Boca

Le cimetière de la Recoleta, surplombé par une affiche typiquement argentine...
Yohann avec son fameux bandeau, et James un de nos amis australiens !
Nous nous sommes également réhabitués à la vie de citadins, et aux sorties dans les bars ou restaurants, dont nous nous étions privées en Patagonie vu le prix exorbitant que cela nous aurait coûté. Nous en avons profité pour revoir pas mal d'amis, australiens pour la plupart, rencontrés au cours de notre voyage et que nous avons retrouvés à Buenos Aires en même temps que nous. Nous regrettons d'autant plus de ne pas pouvoir nous rendre en Australie cette année, mais ce sera assurément pour plus tard, tant tous les Australiens que nous avons rencontrés sont sympathiques et tant ils nous ont donnés envie de visiter leur pays. Nous avons aussi retrouvé Cynthia, que nous avions quittée à El Chaltén, et avec qui nous avons passé lusieurs soirées. Elle a pu nous servir de guide, et nous a aidés à visiter la ville, nous conduisant dans quelques bars, glaciers et parillas sympas (les parillas sont des restaurants typiques d'Argentine où l'on mange d'énormes morceaux de viande grillée au barbecue, parfois à volonté) en compagnie de ses amies. Nous avons aussi pu goûter à la culture du tango, si prononcée à Buenos Aires. Nous avons pris quelques cours et assisté à quelques show, suffisamment pour nous rendre compte de l'élégance et de la sensualité de cette danse. Malheureusement, compte tenu du nombre de personnes que l'on a croisées s'étant fait voler quelque chose à Buenos Aires, nous nous sommes rarement encombrés de nos appareils photos et avons peu de photos à publier ici.
L'obélisque de Buenos Aires

Derniers au-revoirs à Cynthia...

Nous avons donc bien profité de Buenos Aires durant cette courte semaine. Nous prenons notre vol pour Paris dans quelques heures seulement et nous nous préparons à faire nos adieux à l'Amérique du Sud. Les pays qui nous auront le plus marqué sont de loin le Pérou et la Bolivie, et nous y retournerons très certainement un jour pour trekker dans les Andes. La Patagonie nous a également plu, mais le climat, très pluvieux même en plein été, et surtout le nombre beaucoup trop élevé de touristes nous ont déçus. Ces trois premiers mois de voyage seront en tout cas passés très vite, nous en sommes déjà à un tiers de notre voyage. Nous sommes cependant très heureux de repasser en France pour quelques semaines, avant de débuter la seconde partie de notre périple, la plus longue et sans aucun doute la plus dépaysante, en Asie cette fois. Nous remercions toutes les personnes qui nous ont suivis sur ce blog tout au long de ces 3 mois, et spécialement tous ceux qui ont laissé des commentaires, rendant le blog plus vivant. Nous vous donnons maintenant rendez-vous le 15 février pour la suite du voyage !

18/01/2008

Péninsule Valdés

La Péninsule Valdés, située à quelques kilomètres seulement de Puerto Madryn, est une importante réserve naturelle classée au patrimoine mondial de l'Unesco, et qui abrite de nombreux mammifères marins. D'Avril à Décembre, on peut notamment y observer plus de 1000 baleines franches-australes qui viennent passer l'hiver et se reproduire à l'abri des baies de la péninsule. C'est aussi un des très rares endroits au monde (voire l'unique si on en croit les gens d'ici) où l'on peut observer des orcs venir jusque sur la plage pour attraper leur casse-croûte, constitué de lions et éléphants de mer. On peut même voir des mères apprendre à leur petit comment se hisser sur la plage et retourner ensuite à l'eau. Malheureusement nous n'avons pas eu la chance de voir tout ça. Nous avons quand même pu observer une colonie assez restreinte d'éléphants de mer, sorte de gros veaux de 5 mètres de long et plus de 3 tonnes qui passent à cette époque tout leur temps étalés sur le sable.
Eléphants de mer
Nous avons aussi pu voir une colonie, beaucoup plus importante celle là, de lions de mer. Beaucoup plus petits que les éléphants, ils sont aussi beaucoup plus actifs et passent à cette époque le plus clair de leur temps à rugir et se battre pour défendre leur territoire, comme leurs lointains cousins de la savane. La ressemblance ne s'arrête d'ailleurs pas là, puisque les mâles adultes possèdent tous une épaisse fourrure autour de leur cou, qui fait beaucoup penser à une crinière.
Lions de mer
Nous avons également revu quelques pingouins, des cormorans, guanacos et pas mal d'autres espèces que nous avions déja aperçues.
Pingouins de Magellan
Cormorans
Après cette rapide escale à Puerto Madryn, nous prenons demain notre dernier bus d'Amérique du Sud pour rejoindre Buenos Aires et y passer notre dernière semaine en Argentine. Nous allons enfin pouvoir goûter aux vraies Parilla, et découvrir cette ville dont on nous a toujours dit tant de bien !

16/01/2008

El Chaltén - Cerro Torre et Fitz Roy

El Chaltén est un petit village de montagne situé à 200 km environ de Calafate. La vie y est excessivement chère, plus que partout ailleurs où nous sommes allés en Amérique du Sud. Beaucoup d'Argentins de Buenos Aires viennent ici l'été pour chercher la fraîcheur, loin de l'étouffante chaleur de la capitale, au pied du massif du Fitz Roy. Bien qu'il ait beaucoup plu le jour de notre arrivée, le temps est ensuite allé en s'améliorant, et nous avons pu avoir deux très belles journées de randonnée. La première, nous avons pris la direction de la Laguna Torre, au pied du Cerro Torre et du Glaciar Grande. La Torre était malheureusement encore prise dans d'impénétrables nuages, qui ne se sont pas dissipés de toute la journée. La vue sur le glacier, le Cerro Solo et la lagune valaient néanmoins le coup d'oeil.
Glaciar Grande : un tiramisu géant ! Cerro Solo, surplombant la Laguna Torre
Après cette agréable promenade, nous sommes rentrés à notre hostal où nous avons fait la rencontre de Cynthia, une jeune Argentine fort sympathique. Cynthia a décidé il y a environ un an et demi de quitter sa famille à Buenos Aires pour partir vivre en Europe. Après avoir suivi des cours intensifs d'allemand pendant quelques mois à Berlin, elle a réussi à décrocher un job dans un hôtel de Majorque. Cela faisait un an et demi qu'elle n'était pas rentrée en Argentine, et elle profite cette année de la basse saison en Espagne pour rendre visite à sa famille. Cynthia nous a en tout cas promis de nous faire découvrir Buenos Aires en compagnie de ses amis, ce que nous attendons avec impatience ! Le lendemain, Cynthia nous a accompagnés pour notre dernière marche dans les Andes. Pour conclure en beauté les quelques 30 jours de randonnée que nous avons effectués lors de ces 3 mois en Amérique du Sud, nous avons profité du temps exceptionnel que nous avions et avons marché plus d'une douzaine d'heures dans la journée, effectuant une boucle que beaucoup de trekkers font en 3 jours, avec 2 nuits sous tente. Nous avons commencé par nous rendre à la Laguna de los Tres, au pied du Cerro Fitz Roy. Les aiguilles et pics acérés de cet impressionnant massif montagneux se reflètent dans la petite lagune, offrant un panorama incroyable.
Massif du Fitz Roy, vu depuis le premier mirador Condor en plein vol, juste avant la Laguna de los Tres
Eaux turquoises de la Laguna de los Tres
Pics vertigineux du Fitz Roy, depuis la Laguna de los Tres
Aiguille Poincenot au dessus de la Laguna Sucia
Après avoir pris notre pique-nique dans cet endroit magique, nous sommes redescendus et avons effectué une longue traversée jusqu'à la vallée de la Torre, où nous étions la veille, pour ensuite remonter jusqu'à la Laguna Torre. Le Cerro Torre était cette fois bien dégagé, et ce pic vertigineux, objectif de nombre de vituoses de l'escalade dans la région, situé tout contre le Campo de Hielo, est, à n'en pas douter, au moins aussi impressionnant que le Fitz Roy.
Massif de la Torre Aiguille vertigineuse de la Torre, vue depuis la Laguna Torre
Après avoir profité du paysage depuis le bord de la lagune, il ne nous restait plus qu'à rentrer jusqu'à El Chaltén, au terme d'une épuisante journée de marche. Nous avons ensuite passé la soirée en compagnie de Cynthia et de Tristan et Laurence, à qui nous avons malheureusement du faire nos adieux. Nous leur souhaitons le meilleur, et espérons bien les revoir au cours de nos voyages futurs ! Aujourd'hui, nous avons quitté El Chaltén très tôt dans la matinée, et nous avons entamé un long marathon de plus de 30 heures de bus qui doit nous amener à Puerto Madryn, demain en début d'après midi, à proximité de la réserve de la Péninsule de Valdés, dernière étape avant Buenos Aires !

12/01/2008

Calafate - Glacier Perito Moreno

Pas grand chose à dire sur Calafate. C'est une ville archi touristique dont le seul intérêt réside dans sa proximité avec le Parc National Los Glaciares et l'imposant Perito Moreno. Ce glacier semble avoir été fait pour être une attraction touristique : il se jette dans l'eau à seulement quelques centaines de mètres d'une péninsule desservie directement par une route depuis Calafate. Naturellement les Argentins se sont empressés de tirer parti de la configuration unique du lieu en construisant moultes passerelles et promenades en métal et béton au bout de la péninsule, pourtant en plein coeur du Parc Naturel, mais ce mot ne semble pas avoir la même signification ici que chez nous ! Ici, Parc Naturel veut juste dire qu'il faut payer un droit d'entrée exhorbitant, et évidemment 10 fois plus cher pour les étrangers que pour les Argentins (ou Chiliens au Chili). Comme on commençait à en avoir marre d'être toujours pris pour des vaches à lait, on a décidé qu'à partir de maintenant nous sommes en échange universitaire avec l'école d'architecture Enrique Bergson de Buenos Aires (la fameuse !). Et bizarrement, ça marche tout de suite mieux pour avoir des réductions ! Bref, pour en revenir au glacier, bien qu'on ait un peu eu l'impression d'être parqués en troupeaux sur les passerelles en compagnie de centaines d'autres touristes (souvent très âgés, sans surprise, la Patagonie est une destination très chère...), le Perito Moreno reste très impressionnant. Il fait plus de 18 km de long, et se jette dans l'eau sur un front de 2 km de large, mesurant à cet endroit plus de 60 m de haut. Des morceaux se détachent à intervalles complètement aléatoires de sa façade, et tombent dans l'eau en produisant un bruit assourdissant et d'impressionnantes gerbes d'éclaboussures. Malheureusement, tout comme le Glacier Grey de Torres del Paine, ce glacier descend tout droit du Campo de Hielo Sur, ce qui signifie qu'il fait très rarement beau ici... Lors de notre passage, les averses et passages nuageux se sont succédés, laissant très rarement place au soleil et nous donnant peu d'occasions de réussir de jolies photos.
Le Glacier Perito Moreno
Lorsqu'un gros bloc tombe, ça fait de la place !
On a aussi profité du fait que nous retrouvions à Calafate Tristan et Laurence, nos amis belges, pour changer un peu notre quotidien désespérant de pâtes et goûter enfin aux fameux steacks argentins. Ça faisait tellement longtemps qu'on attendait ça !
Un bon gros Bife de Chorizo argentin
Prochaine étape, dès demain, El Chalten et les Cerro Torre et Fitz Roy ! Dernière destination de Patagonie avant de remonter vers le Nord et Buenos Aires, la fin de notre séjour en Amérique du Sud approchant maintenant à grands pas.

09/01/2008

Torres del Paine - Glaciar Grey

Le Glaciar Grey est un spectaculaire et immense glacier qui descend directement du Campo de Hielo Sur, et qui se jette dans le lac du même nom. Le sentier pour atteindre le Refugio Grey nous fait longer le lac, nous offrant progressivement de superbes vues sur le glacier.
Lago et Glaciar Grey
Après quelques longues heures de marche, heureusement facilitées par le fait que le vent, de face, est assez faible ce jour là, nous arrivons à notre campement, à quelques centaines de mètres seulement du glacier.
Glaciar Grey vu depuis le Refugio Grey
Le lendemain, nous laissons notre tente et nos gros sacs au campement, et nous partons pour la journée en direction du col John Gardner, situé à un peu plus de 1000m d'altitude. Le chemin nous offre tout le long de magnifiques vues sur le glacier, qu'il surplombe à flanc de falaise.
Glaciar Grey, toujours !
Après une montée très raide dans la forêt, nous finissons par déboucher sur le col, mais la vue est malheureusement un peu gâchée par les nuages et la pluie.
Vue depuis le Paso John Gardner
Nous ne nous attardons donc pas trop et reprenons la direction de notre campement, où nous pouvons enfin nous reposer un peu après cette très longue journée de marche. Le lendemain, nous partons en direction de notre destination suivante, la vallée du Pingo, mais malheureusement, après quelques heures de marche, nous nous rendons compte que les conditions météo ne cessent de se dégrader, et nous décidons finalement de ne pas nous entêter et de rentrer à Puerto Natales... Après de très longues heures à travers les steppes patagoniennes, sous les averses mais heureusement avec le vent dans le dos, nous finissons par gagner l'administration du Parc, d'où doit partir notre bus. Nous aurons la chance d'avoir entre les gouttes quelques derniers apercus du massif Torres del Paine avant notre départ.
Massif Torres del Paine
Le Parc est très beau, mais comme partout au Chili, cela reste excessivement cher pour ce que c'est, étant donné que le temps ici est très similaire à celui de l'Ecosse, et donc qu'il fait très rarement beau temps, même en plein été. Ce n'est pas toujours très gratifiant de marcher dans ces conditions, même s'il ne pleut pas non plus énormément, rien à voir avec Yunga Cruz par exemple, mais suffisamment en tout cas pour que les nuages bouchent les vues et masquent les sommets. On est également en droit de se demander où passent les quelques 6 millions de dollars US récoltés chaque année à l'entrée du Parc, visiblement ni dans l'entretien des sentiers, ni dans celui des campements en tout cas... Nous sommes donc aujourd'hui de retour pour la dernière fois à Puerto Natales et nous nous reposons un peu après ces rudes journées de marche. Nous quittons demain le Chili, sans regret, et c'est même avec joie que nous allons regagner l'Argentine, pour nous rendre à Calafate, non loin du Parc National Los Glaciares et de l'imposant glacier Perito Moreno.

Torres del Paine - Las Torres

Après avoir préparé notre trek à Puerto Natales en louant ou achetant tout le nécessaire, équipement et nourriture, pour 7 jours de trek sous tente, nous prenons enfin la direction du Parc National Torres del Paine. Après un court trajet de bus, nous arrivons au parc et devons nous acquitter d'un droit d'entrée naturellement hors de prix (rappelez vous, nous sommes encore au Chili...). Nous partons tout de suite en direction des fameuses Torres, sous un ciel voilé et quelques averses. Nous rencontrons très rapidement une des principales difficultés de notre trek, le vent ! Le vent souffle en effet ici incroyablement fort, suffisamment pour projeter nos 80 kg (sacs compris) contre le bord du chemin... Les Andes Patagoniennes constituent l'un des endroits les plus venteux au monde, du fait de leur proximité avec les Campos de Hielo, immenses étendues glaciaires qui donnent naissance à leurs propres conditions climatiques dans la région. Après quelques heures de marche dans la vallée Ascencio, rendues très laborieuses par le poids de nos sacs et le vent, nous finissons par arriver à notre premier campement, le Campamento Las Torres, au pied des Tours.
Vallée Ascencio
Après avoir planté notre tente, nous montons sans plus tarder dans les éboulis jusqu'au mirador situé immédiatement en contrebas des Tours. Malgré un ciel encore assez chargé, la vue est magnifique et le site est très impressionnant. Les Tours surplombent de plusieurs centaines de mètres un petit lac glaciaire aux eaux vert pâle.
Las Torres
Le vent est toujours aussi fort, et après un long moment passé à contempler les Tours, il finit par avoir raison de notre persévérance et nous redescendons à notre campement. Le lendemain matin, nous nous levons très tôt, peu après 4h, et remontons au mirador accompagnés des premières lueurs de l'aube pour y admirer le lever du soleil sur les Tours. Nous sommes chanceux, il n'y a pas un nuage à l'horizon et le ciel est d'un bleu profond. "Paine" signifiait d'ailleurs "Azur" pour les anciens habitants de la région : nous comprenons alors bien le nom de "Tours de l'Azur" donné à ces magnifiques formations de granit. Le froid et le vent au niveau du mirador sont intenses, encore plus que la veille, mais ils ne nous empêcheront pas d'admirer le lever du soleil, certes en grelottant !
Lever de soleil sur Las Torres Oui, oui, il faisait vraiment très froid !
Après être redescendus au campement et avoir redormi un petit peu, nous partons pour l'étape suivante de notre randonnée, qui doit nous mener jusqu'au Campamento Italiano, au pied de la Valle del Francés. La journée est magnifique, pas un nuage à l'horizon, et nous longeons tout l'après-midi le Lago Nordenskjold, aux magnifiques couleurs turquoises, en contrebas de Los Cuernos, spectaculaires formations rocheuses, et de Paine Grande, point culminant du Parc, surplombé d'imposants glaciers.
Lago Nordenskjold
Paine Grande
Los Cuernos
Malheureusement, le temps finit par se couvrir très rapidement en fin d'après-midi, et c'est sous la pluie que nous arrivons au Campamento Italiano. Le lendemain matin, la pluie est toujours présente, et nous devons à contrecoeur renoncer à monter dans la Valle del Francés, envahie par les nuages et le brouillard. Nous partons donc directement en direction du Lago Grey et de notre campement suivant, tout proche du Glaciar Grey.

03/01/2008

Ushuaïa, le bout du monde

Il n'est pas facile de se rendre à Ushuaïa, et il nous aura fallu un éprouvant trajet de 15h de bus depuis Puerto Natales, accompagné d'un non moins éprouvant passage de frontière pour enfin arriver en Terre de Feu, par delà le détroit de Magellan, jusqu'à la ville la plus au Sud du monde. Après avoir traversé des centaines de km de steppes désertes et balayées par les vents, la route passe au coeur des derniers contreforts andins pour déboucher dans une superbe baie sur le canal de Beagle, au pied des montagnes, et au centre de laquelle est construite Ushuaïa. La ville est, sans surprise, excessivement touristique, mais le site est superbe. Après avoir passé notre première soirée à boire quelques Guiness bien méritées en compagnie d'un groupe rencontré dans le bus (dont un mathématicien canadien, encore un !), nous partons à la découverte des environs. Nous commençons par une petite marche de quelques heures qui nous amène au glacier Martial (qui devrait d'ailleurs plutôt s'appeler le Névé Martial...), droit au dessus de la ville, et duquel une piste de ski descend l'hiver. D'en haut, la vue sur la baie est saisissante.
Vue sur Ushuaïa depuis le glacier Martial
Le lendemain, 31 décembre, nous passons aux choses sérieuses et partons pour la journée à la découverte du Parc National de Terre de Feu, situé à une douzaine de km d'Ushuaïa. Deux heures de marche rapide nous conduisent au sommet du Cerro Guanaco, à une altitude de 970m, évidemment tout petit par rapport aux 6000m de Bolivie, mais quand on part du niveau de la mer, forcément... La vue, qui s'étend sur tout le Parc, est magnifique.
Vue depuis le sommet du Cerro Guanaco La baie d'Ushuaïa et le canal de Beagle Le lago Roca et la frontière avec le Chili, au loin
Seul petit désagrément, le chemin qui monte au sommet traverse un véritable marécage... heureusement après Yunga Cruz, l'eau et la boue ne nous font plus vraiment peur... Après être redescendus, nous nous rendons dans la baie de Lapataïa.
Baie de Lapataïa
Là, la route nº3, qui débute à Buenos Aires, se termine face à la mer, en son point le plus au Sud.
Fin de la route n°3
Non loin de la baie, le sentier longe une vaste tourbière, qui ressort par ses vives couleurs rouges, avant de passer tout près d'une colonie de castors en activité. Les castors présents dans la région, d'origine canadienne, ont été introduits dans les années 70. Sans aucun prédateur naturel, ils ont pullulé et atteignent aujourd'hui le nombre spectaculaire de 70 000 têtes, bien plus que la population d'Ushuaïa, créant une véritable catastrophe écologique du fait des ravages qu'ils causent à la forêt. Ces castors sont des constructeurs hors pair, et les barrages, îles et lacs artificiels auxquels ils donnent naissance sont pour le moins impressionnants.
Tourbière au pied des Andes Barrage de castors
Après avoir admiré leur oeuvre, nous rentrons à Ushuaïa passer notre réveillon en compagnie de voyageurs de toutes origines. Nous nous rappellerons ainsi longtemps d'avoir débuté 2008 alors qu'il faisait encore jour dehors... Le lendemain, après avoir récupéré de notre soirée un poil arrosée, nous partons en excursion rendre visite à une colonie de pingouins, située sur une île au milieu du canal de Beagle. La route qui nous mène au petit port d'où nous devons embarquer offre des vues magnifiques de paysages typiques de la Terre de Feu : immenses tourbières en formation, barrages de castors, arbres couchés par le vent...
Arbre couché par le vent Lac artificiel de castors
Après une courte traversée, nous accostons sur l'île Martizo. Le spectacle est incroyable, nous marchons au milieu des pingouins et pouvons les approcher à moins d'un mètre. Deux espèces de pingouins vivent ici, dont le pingouin de Magellan, endémique à la Patagonie.
Pingouins de Magellan
Après une heure passée sur l'île à observer ces animaux si amusants, sortes de croisement entre l'oiseau et le poisson, nous finissons par repartir, ravis d'avoir pu les approcher de si près. Ushuaïa nous aura finalement beaucoup plu : même si la ville est très (trop !) touristique, la baie est magnifique et il y a assurément beaucoup de choses à voir alentour. C'était également notre premier contact avec l'Argentine et les argentins... rien à voir avec les chiliens, souvent froids et désagréables (sans parler du fait qu'ils ne parlent pas vraiment la même langue, le chilien devrait bientôt devenir une langue à part entière...), ici les gens sont très chaleureux, accueillants et sympathiques. Aujourd'hui, nous avons fait nos adieux à la Terre de Feu et nous sommes de retour à Puerto Natales. Demain, nous partons pour 7 jours de trek à Torres del Paine. Nous espérons que le parc sera aussi grandiose que ce à quoi nous nous attendons, et que le temps, si changeant dans la région, ne sera pas trop mauvais... Pas vraiment envie de revivre un autre Yunga Cruz !